16/01/2016
Un grand texte
Dans le théâtre encore désert où veille la servante, les comédiens arrivent, l’un après l’autre : Benoît (Yvan Le Bolloc’h), la vedette, René (Jean-Jacques Vanier) tout excité de jouer avec lui, Jean-Pierre (Jean-Pierre Malignon) le vieux routier, et Alice, dont l’accent italien les charme tous. Ils attendent Gilbert Loiseau (Jean-Luc Porraz) un metteur en scène un peu allumé, et son assistant (Aurélien Chaussade).
Ils vont préparer, pour le soir même, un spectacle « sans décor, sans costume » et probablement sans subvention, en hommage à Jean Vilar « Ah ! le grand homme ». Ils courent « au casse-pipe », mais ils se lancent…
Exercices de voix, gesticulations, improvisations, le tohu-bohu dérange Michel-Michel (Stephan Wojtowicz) le sous-directeur du théâtre. On se dispute un peu, chacun tente de tirer la couverture à soi. À part Benoît, ils ont, en réalité tous besoin de cachetonner.
Il faut bien reconnaître qu'il leur manque "un grand texte". Enfin, Gilbert trouve « l’idée », rejouer Le Cid qui fut un des succès de Jean Vilar, avec Gérard Philipe. C’était compter sans les ombres qui hantent les théâtres, les grands fantômes dont les voix ne se sont jamais tues vraiment et qui vont intervenir.
Ah ! Le grand homme de Pierre et Simon Pradinas est une parodie clownesque, parfois brouillonne, mais souvent bon enfant. Panchika Velez, qui la met en scène, obéit aux lois du genre farcesque. On y égratigne le rôle du metteur en scène, on esquisse une doléance envers les décideurs, on se plaint du manque d’argent, et les comédiens jouent toujours avec passion.
Photo © Christophe Vootz
Ah ! Le Grand Homme de Pierre et Simon Pradinas
mise en scène de Panchika Velez
Théâtre de l'Atelier
01 46 06 49 24
17:15 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre de l'atelier, pradinas | Facebook | | Imprimer
05/10/2015
Danser comme des païennes
Il y en a qui sont persuadés que nos racines sont chrétiennes, les ignorants ! Ils ont tout oublié de nos racines païennes, ou alors, ils ne les connaissent pas. Ils devraient aller plus souvent au théâtre. Car, Brian Friel*, un Irlandais — et qui est plus catholique qu’un Irlandais ?— nous rappelle, avec Danser à la Lughnasa que dans la mythologie celte, les paysans, après la moisson, fêtait le dieu Lug.
Et, nous dit Wikipédia : « Il s’agit de la fête du roi dans sa fonction de redistributeur des richesses et d’équité, sous l’autorité des druides . C'est une trêve militaire qui célèbre la paix, l’amitié, l’abondance et la prospérité du royaume. Elle est obligatoire et réunit les trois classes (sacerdotale, guerrière et artisanale) de la société celtique. » Il paraît qu’il y avait l’équivalent en Gaule, le Concilium Galliarum.
Quand ils sont devenus chrétiens, les Irlandais ont conservé cette fête païenne.
Et, au cœur de cet été 1936, les cinq sœurs Mundy voudraient bien aller fêter la Lughnasa. Agnès (Léna Bréban), Rose (Lola Naymark), Kate (Claire Nebout), Maggie (Florence Thomassin), sont encore célibataires, et regardent avec envie leur petite sœur, Chris (Lou de Laâge) qui, elle, a connu l’amour dans les bras d’un beau parleur Gerry (Alexandre Zambeaux). Sacré drôle ce Gerry ! Affabulateur comme le Mahon imaginé par Synge, (Le Baladin du monde occidental) et allant d’échec en échec dans tous ses projets comme le Platonov de Tchékhov. Les femmes, elles sont des sacrifiées. Vies ratées, tragiquement solitaires, mais que la confiance en l’avenir, la foi, tiennent debout. Alors, cet été-là, elles veulent enfin s’amuser, danser comme des païennes.
Leurs chamailleries, leurs espoirs, leurs secrets et leurs désillusions nous sont contés, quelque cinquante années plus tard, grâce à l’enfant, devenu homme, puis vieillard (Philippe Nahon).
Le metteur en scène, Didier Long, restitue avec finesse l’atmosphère violente et tendre de cette famille, la gravité de cette époque. Il signe avec Bernard Fau une scénographie adroite. Les comédiens, bien dirigés, transmettent la fragilité de ces personnages, le rêve et l’amertume de ces destins ordinaires.
Photos : © Christophe Vootz
Danser à la Lughnasa de Brian Friel
Texte français de Alain Delaye
Théâtre de l’Atelier
01 46 06 49 24
Brian Friel né en1929 en Irlande du Nord est mort le 2 octobre 2015.
17:34 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, Histoire, humour, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, théâtre de l'atelier, b. friel, didier long | Facebook | | Imprimer
08/09/2015
Reprise
Si vous ne l'aviez pas vu à la Pépinière pour sa carte blanche, François Morel revient pour vous.
vous allez pouvoir voir, et pour certains revoir : Hyacinthe et Rose, une histoire pleine de poésie et d'émotion. Un hommage à l'enfance, et aux grands-parents aimants et généreux, même quand ils ne possèdent pas grand chose.
Un amour délicat, un humour tendre, une leçon de vie, pour tous.
Théâtre de l'Atelier, à 19 h
01 46 06 49 24
photo: © Manuelle Toussaint
11:15 Écrit par Dadumas dans Blog, culture, éducation, humour, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, françois morel, théâtre de l'atelier, poésies, humour, tendresse | Facebook | | Imprimer